Compte-rendu de la conférence publique de M. Gérard LARCHER
Propos d’accueil et d’introduction de Georges SERIGNAC, Premier Grand Maître adjoint du Grand Orient de France Monsieur le Président du Sénat, Monsieur le Grand Maître du Grand Orient de France, Dignitaires des Obédiences amies et représentants du Conseil de l’Ordre du Grand Orient, Monsieur le Président de la Fraternelle parlementaire, Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs, mes Frères, mes Sœurs, Monsieur le Président Larcher, Permettez-moi tout d’abord, une fois n’est pas coutume en ces circonstances, de débuter ce propos introductif par quelques mots d’ordre personnel, votre présence ce soir réveillant en moi des souvenirs qui au-delà de faire naître une larme aussi furtive que bienveillante sur notre jeunesse passée, confortent s’il en était besoin ma conviction de l’étendue et de la portée de l’essence du pacte républicain. En effet, en vous accueillant dans ce Temple Arthur Groussier en tant que 1er Grand Maître adjoint du Grand Orient de France en charge de la République et de la Laïcité, en ce lieu historique institutionnel central de notre obédience, pour ces raisons personnelles, je ressens peut-être encore plus intensément qu’à l’accoutumée la force du lien républicain.
En cet instant, cette force me fait (enfin) comprendre pourquoi et comment certains liens fraternels indéfectibles se nouent en quelques regards, quelque paroles et quelques poignées de main. Il se trouve que, exerçant la même profession, nous nous sommes connus il y a fort longtemps et sans que je puisse l’identifier à l’époque, mon admiration déjà pour votre énergie allait de pair avec une sympathie qui n’était pas simplement conviviale ou confraternelle mais bien plus profonde car résultant d’une proximité intellectuelle qui, je le ressentais, dépassait le cadre professionnel.
6 Le dévouement et l’attachement à notre pays et à ses valeurs nées de son Histoire, à la République et à ses principes, constituaient déjà, sans que j’en ai conscience, ce ciment indéfectible du patriotisme et du républicanisme qui dépasse les clivages politiciens et réunit les coeurs et les esprits. Ce ciment qui, par-delà les choix et même les divergences, politiques, économiques voire idéologiques, rassemblent tous ceux qui, à leur mesure, selon leurs capacités et leur volontés, ont l’amour de la République et de son projet politique, cette République que la France a construite mais qui elle aussi a construit la France. C’est ce projet que porte et accompagne le Grand Orient de France depuis ses débuts comme en atteste son Histoire, inséparable de celle de la République.
Le Grand Orient de France qui, par son évolution propre au sein de la FrancMaçonnerie, et cela sans jamais renier son aspect initiatique, a choisi de placer l’engagement républicain et démocratique au coeur de l’idée maçonnique. C’est bien pourquoi votre parcours exemplaire au service de la République, parcours qui vous a conduit au plus haut niveau de l’État, vous fait considérer par de nombreux membres de notre Ordre comme, selon notre expression, un « Maçon sans tablier », ce qui dans la bouche d’un Franc-Maçon est à l’égard d’un profane une louange sans pareille.
Parcours commencé en étant élu maire de Rambouillet en 1983 puis sénateur trois ans plus tard. Vous devenez vice-président du Sénat de 1997 à 2001 et président de la commission des affaires économiques de 2001 à 2004. Dans les gouvernements Raffarin et Villepin, entre 2004 et 2007, vous serez ministre délégué au Travail.
Après avoir présidé le Sénat de 2008 à 2011, vous avez retrouvé cette fonction depuis 2014. Ce parcours exceptionnel vous confère la plus parfaite légitimité pour traiter du sujet qui nous réunit ce soir, « Institutions et bicamérisme ». Le bicamérisme divise le Parlement en deux chambres distinctes, une chambre haute, le Sénat, et une chambre basse, l’Assemblée nationale. En vigueur dans de nombreuses démocraties occidentales, USA, Canada, GB, Allemagne, Italie, Espagne, Belgique et Suisse, le bicamérisme était pour Montesquieu, une condition essentielle à la théorie de l’équilibre des pouvoirs, c’est-à-dire selon sa formule pour que « le pouvoir arrête le pouvoir ».