QUESTION D’INTÉRÊT GÉNÉRAL
La mondialisation et la solidarité sont-elles compatibles ou antinomiques ? Mondialisation et solidarité La mondialisation est le plus souvent définie comme une internationalisation des échanges économiques, en accord avec la doctrine économique néolibérale pour laquelle l’individualisme et le profit seraient centraux. Sous sa forme actuelle, la mondialisation résulte de l’écroulement dans les années 1990 du bloc communiste, et de la fin de l’opposition des deux blocs découlant de l’après-guerre.
Cet écroulement a laissé libre champ au système néolibéral dont l’esprit domine actuellement l’économie mondiale. La solidarité a été définie dans l’un des travaux comme « un lien d’engagement et de dépendance réciproques entre des personnes ainsi tenues à l’endroit des autres, généralement des membres d’un même groupe liés par une communauté de destin (famille, village, profession, entreprise, nation, etc.) ».
Cette définition est largement partagée dans tous les travaux proposés. A l’inverse de la compassion et de la charité, qui peuvent se ressentir ou se faire à sens unique, la solidarité nécessite un échange entre personnes ayant conscience l’une de l’autre, une réciprocité. Aspect économique de la mondialisation Le premier aspect présenté de la mondialisation est la doctrine néolibérale appliquée à l’échelle mondiale.
Cet aspect de la mondialisation, le plus souvent décrit comme négatif, est responsable d’une compétition acharnée entre les différents acteurs économiques mondiaux. Cette compétition, qui pose la question de la répartition des richesses produites par la mondialisation économique, se déroule aussi bien entre les pays qu’entre les ouvriers, notamment entre ouvriers des pays en voie de développement et ouvriers des pays développés.
Selon les théories économiques libérales, l’internationalisation des échanges permettrait d’accroître la richesse produite et la libéralisation de l’économie une juste répartition de celles-ci. Ceci semble en partie confirmé par les mutations actuelles de certains pays dits émergents tels que l’Inde ou la Chine dont l’essor économique est remarquable.
Mais au contraire, la mondialisation conduirait à l’accumulation des richesses au sein de petits groupes de personnes privilégiées, y compris dans les pays émergents.
Il s’en suit un chômage de masse dans les pays développés, par la disparition des entreprises industrielles, mais aussi à une exploitation des ouvriers des pays émergents associée à des conditions de travail, des salaires et des prestations sociales bien plus faibles que dans les pays développés. Quant aux pays dits en développement, leur essor est pour beaucoup grevé par le manque de fonctionnement démocratique dont ils sont les victimes.
L’aspect économique de la mondialisation tel qu’actuellement pratiqué est basé sur la seule compétition et s’en trouve donc antinomique avec le mot solidarité.