Après des enfants juifs, des journalistes, les dessinateurs de Charlie, des policiers, des militaires, un prêtre, des spectateurs de concert et d’événements sportifs, des civils innocents, c’est au tour d’un enseignant de notre école publique et laïque d’être sauvagement assassiné.
Qu’avait fait Samuel Paty pour mériter une fin aussi tragique ? Son travail d’enseignant tout simplement. Il cherchait à expliquer à des adolescents ce qu’est une caricature, à leur diffuser l’esprit des Lumières, à leur apprendre qu’en France, on a le droit de blasphémer, qu’on a une totale liberté d’expression et de création. La France est un pays de libertés, le pays de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, n’en déplaise à tous ceux qui essayent de déconstruire notre société, de la diviser, de la communautariser, de la séparer.
Assassiner un enseignant, c’est assassiner l’école de la République.
Ce qui caractérise l’acte d’enseigner, c’est le don. Le don d’une connaissance qui permet à l’autre de grandir et de se libérer de tout jugement péremptoire et dogmatique sur toutes choses. Les femmes et les hommes qui font chaque jour don de leurs connaissances n’ont pas envie de devenir les victimes expiatoires d’une société malade.
Aujourd’hui, nous sommes réunis pour honorer la mémoire de Samuel Paty. Nous pensons à sa famille, à ses amis, à ses collègues enseignants, qui doivent porter le lourd fardeau de sa disparition tragique.
Soyez courageux mais n’ayez pas peur. Continuez pour lui à diffuser ses valeurs, à transmettre vos enseignements.
Si les Francs-maçons sont aujourd’hui dans la rue, c’est pour crier leur colère. Osons dire « Assez ! ». Ayons le courage de condamner lourdement les ennemis de la liberté de conscience et de la parole.
Osons nommer l’hypocrisie, l’obscurantisme et le fanatisme. Assez de morts ! Assez de menaces ! Assez de querelles stupides qui gangrènent notre société et ne nous permettent pas d’avancer.
Les principes fondamentaux de notre République sont remis en cause par des courants intellectuels relativistes qui font le lit des fondamentalistes les plus obscurantistes.
Nous devons tous les combattre !
Républicains de tous bords politiques, il est venu l’heure de se retrouver, de se rassembler, de défendre nos institutions, avant qu’il ne soit trop tard.
J’ai dit.
Jean-Philippe HUBSCH
Grand Maître du Grand Orient de France