La Fraternité doit guider nos voix
Tribune par Guillaume TRICHARD, Grand Maître du Grand Orient de France
Bernard DEKOKER-SUAREZ, Grand Maître de la Grande Loge Mixte Universelle
Christiane VIENNE, Grand Maître de la Grande Loge Mixte de France
Publié le 27/06/2024 à 19h14
Dans quelques jours, la République sera au pied du mur. Au pied du mur de l’anti-République, le mur de tous les extrémismes, celui de l’extrême-droite aux portes du pouvoir, celle-là même qui combat de façon systémique les principes de Liberté, d’Egalite, de Fraternité.
Ne nous laissons pas abuser par son marketing habile. Car l’extrême-droite en réalité n’a pas changé, quand bien même son vocabulaire et ses postures ont pu évoluer, pour se rendre plus acceptable.
Dimanche, les Françaises et Français vont accomplir un geste crucial pour l’avenir du pays.
À la veille d’un scrutin historique, il faut se mobiliser pour que la Fraternité triomphe.
Car en réalité le projet des adversaires historiques de la République, c’est la remise en cause de l’État de droit et de nombre d’acquis sociaux via la contestation latente ou explicite des organes qui garantissent son effectivité, la xénophobie via la préférence nationale, l’illibéralisme via la complaisance pour toutes les forces et régimes en Europe s’en réclamant.
Dimanche, il faut stopper cette dynamique effrayante qui dans quelques jours pourrait renverser nos idéaux de Liberté, d’Egalité et de Fraternité, et mettre à mal nos institutions.
Ce combat contre l’extrême-droite ne nous fait pas oublier le combat indispensable contre ceux qui, à une certaine extrême gauche, promeuvent l’antisémitisme, l’essentialisation de l’individu et combattent l’universalisme.
Cela étant réaffirmé, faire barrage à l’extrême-droite est la première des urgences. Et si nous le réussissons, nous devrons alors nous attacher à réparer notre République malade. Car le mal se nourrit forcément de nos maux : l’insuffisance de nos politiques publiques en matière sociale, d’aménagement du territoire, de défense de la laïcité et de l’universalisme, d’éducation à la citoyenneté, de combat quotidien contre les inégalités pour la dignité humaine.
Il faut écouter la colère de toutes les Françaises et tous les Français, ceux qui doutent de nos gouvernements et de leurs alternances, ceux les inquiets de la mondialisation, ceux pour lesquels la République n’est plus une promesse d’un « être ensemble », ceux qui souffrent du déclassement social, ceux qui souffrent de l’assignation à résidence.
Les victoires de l’extrémisme s’alimentent toujours dans l’histoire des échecs des gouvernements. C’est au travers de cette béance que se faufilent sans complexe les forces de destruction du modèle républicain.
Nous y sommes désormais.
C’est tout l’héritage fondateur de notre modernité qui est en jeu. Les anti-Lumières sont en action ; à nous de les combattre, non pas seulement de les contenir, mais de les faire reculer et de les vaincre.
L’heure de la grande épreuve a sonné.
Les Francs-Maçons et les Francs-Maçonnes, sentinelles de la démocratie et de la fraternité universelle sont de ce combat.
Or ce combat est le combat de toutes et de tous. En conséquence nous devons nous mobiliser contre cette marée montante de l’obscurantisme et de la régression.
Nous devons défendre notre République fraternelle et sociale.
Source :
https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/la-fraternite-doit-guider-nos-voix-1000927.html