Rapport sur l’École Républicaine du Futur PRÉFACE Pierre LAMBICCHI Grand Maître du Grand Orient de France L’École de la République est l’outil fondamental pour préparer l’insertion dans la société et l’exercice d’une citoyenneté active et responsable.
A ce titre, instruction et éducation en constituent les deux axes essentiels, les deux vecteurs, sur lesquels s’organise et se met en œuvre le système éducatif français.
Elle est la première priorité de l’État car elle construit l’Homme citoyen. A ce titre, elle mérite tous les égards. Elle situe son action dans le long terme.
Pourtant, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, pratiquement chacun de ses ministres a cru devoir marquer son passage d’une réforme de plus ou moins grande ampleur dont la caractéristique était souvent de revenir à une gestion comptable ou pire, à privilégier l’acquisition des savoirs sur la connaissance !
Personne n’a réussi ou n’a voulu engager un réel processus d’évaluation du système éducatif, préférant s’adapter aux fluctuations de l’opinion sur fond de consultation électorale ou d’un mouvement populaire.
Dans ces conditions, dévalorisée, l’Ecole de la République est, aujourd’hui, à la croisée des chemins : – ou bien elle est repensée dans son rôle d’éducation du jeune citoyen, pour l’insérer socialement et professionnellement, ce qui ne peut qu’être le rôle d’un service public ; – ou bien elle devient un service de formation à la carte, abandonnant de fait sa référence à la République, pour lequel chaque petit Français se verrait attribuer un « chèque éducation ».
Cette alternative est du domaine de la délibération collective. Un tel choix engage l’avenir et pour longtemps. Il appartient, à tout le moins, à la représentation nationale d’en débattre.